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Libération

L'essoreuse LO

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publié le 13 avril 2002 à 23h02

Le 28 mars, mademoiselle Laguiller, porte-parole de l'organisation trotskiste Lutte ouvrière, candidate à ce titre à l'élection présidentielle et par ailleurs porteuse de plainte (déboutée) contre Libération pour diffamation suite à une tribune des frères Daniel et Gabriel Cohn-Bendit la qualifiant de «militante dévouée d'une secte dirigée d'une main de fer par un gourou» (lire page 13), était en meeting à Amiens. Derrière son épaule gauche, le photographe Philippe Brault a cadré une partie de ce qu'elle voyait du haut de sa tribune : une petite cohue d'êtres humains majoritairement masculins (curieux ou militants ?) qui se pressent pour approcher mademoiselle Laguiller, elle qui, comme tous les pros du politique, n'échappe pas à la société du spectacle : plus on les voit de près à la télé, plus ils s'éloignent de nous dans la vie. A cet égard, il est troublant et comique qu'à l'arrière-plan de l'image, en haut à gauche, un quidam aux faux airs de Jean-Marie Messier contemple cette scène. Et si c'était bien monsieur Vivendi qui assiste en clando à un meeting de LO ? Serait-ce une aussi grande stupeur que ça ? La force de cette photographie est centripète puisque son méli-mélo converge vers un coeur, dont chacun sait qu'il est à gauche, ici incarné par un jeune homme souriant en train de serrer la main de mademoiselle. S'il est à peu près certain, sauf à supposer que les débats furent très arrosés, que ce jeune homme radieux sait parfaitement à qui il secoue la louche, sait-