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Libération
Critique

Steppes démasquées

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publié le 20 avril 2002 à 23h06

C'est tout autant à une balade-découverte à travers la steppe mongole qu'à une émission archéologique qu'invite l'Empereur des steppes. Les paysages de la Mongolie et le quotidien des nomades qui la peuplent sont en eux-mêmes merveilleux. On suivra avec plaisir et fascination la mission archéologique française en Mongolie à travers l'Arkhangaï, région de collines couvertes de mélèzes à trois jours de piste à l'ouest d'Oulan-Bator, la capitale mongole, et à 1 600 mètres d'altitude. La mission, qui dépend du musée national des arts asiatiques Guimet et de son conservateur en chef, Jean-Paul Desroches, fouille depuis deux ans, en coopération avec les Mongols, une vaste nécropole à Gol Mol.

Le plaisir qu'on prend à l'accompagner est quelque peu terni par le recours à une petite troupe de figurants déguisés en guerriers d'antan, censés reconstituer les folles chevauchées des cavaliers barbares contre lesquels l'empire chinois érigea sa Grande Muraille. Et par la mise en scène des responsables de la mission en «Tintin au pays des Mongols». Ce genre de gimmicks pseudo-hollywoodiens, de plus en plus employés par les réalisateurs de ces émissions culturelles, paraît pourtant bien inutile. C'est une enquête quasi policière à travers les siècles que mènent les archéologues, qui cherchent à percer les mystères de cette nécropole de la steppe ­ quelque 600 sépultures «découvertes» en 1956 par le savant mongol Dorjsüren ­ où reposent des souverains et guerriers Xiongnu.

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