Ah, les vendanges ! Le point sur le «i» du téléfilm de terroir. En plan aérien ou en macro, quoi de plus beau que des rangées de cépage de blanc qui mûrit au soleil du Gard. En tout cas, c'est l'avis de Pierre Marsant (Patrick Fierry, bon en fou du vin psychorigide), qui ne vit que pour sa vigne malgré sa chouette famille Ricoré qui déjeune sous la tonnelle en contemplant les sarments promus AOC. L'amour du couple Marsant est solide comme leur commode en chêne, et Juliane, fierté de son papa, reprendra le taste-vin après ses études. C'est vrai qu'il y a ce cancre de Clément qui boit du Coca à table, a toujours le museau dans un bouquin et, bien entendu, veut monter à la ville. Mais tout va plutôt bien jusqu'à ce qu'un voisin endetté se pende, que le grand-père meure sans avoir laissé de testament. Les droits de succession élevés obligent à faire appel à un mandataire judiciaire véreux pour négocier des délais de paiement. Et, là, on vire à l'enchaînement de malchances «hénaurmes», limite film catastrophe. Une grêle d'été met les vignes à bas, et Pierre, comme son voisin avant lui, se transforme en Calimero broyé par la machine et criant au complot. Pour éviter que les vignes où il a grandi profitent au repreneur, de mèche avec son mandataire judiciaire, Pierre les saccage et se retrouve jeté en prison. Heureusement, sur fond d'élections cantonales, un comité de soutien se crée dans la liesse, et on s'attend à voir Bruce Willis sauver le pauvre vigneron «symbole de la mort pa
Critique
Les raisins de l'indifférence
Article réservé aux abonnés
publié le 27 avril 2002 à 23h11