Le vote électronique s'invite peu à peu en démocratie. Du Brésil à l'Estonie, des Etats-Unis à la Suisse, les expériences de scrutin en ligne (via l'Internet) et d'urnes électroniques (dans les bureaux de vote ou ailleurs) se multiplient. Avec des fortunes et à des degrés divers il est vrai. Les technologies se perfectionnent de jour en jour, sans atteindre pour autant le «zéro défaut» qui garantirait un vote fiable à 100 %.
Mais les résistances politiques et citoyennes restent fortes, en particulier vis-à-vis du vote électronique à distance. Stade ultime d'un e-vote banalisé et individualisé, la possibilité d'accomplir son devoir citoyen à domicile devant son PC continue de faire débat et agit même comme un repoussoir auprès de beaucoup. D'où le choix, pragmatique, de nombreux pays de commencer l'expérience du e-vote dans... le bureau de vote.
C'est le cas par exemple du Brésil, où le vote électronique a déjà été testé à très grande échelle. Dans ce pays où le bourrage des urnes est monnaie courante, l'e-vote est une réponse à la fraude. Lors des élections municipales de l'an 2000, 300 000 urnes électroniques ont été installées dans 5 600 villes. Les bulletins ont pu être dépouillés et centralisés en moins de 24 heures, là où il fallait parfois une semaine pour connaître le résultat. Devant le succès de l'opération, elle sera reconduite cette année lors des élections générales. L'Irlande a également pu tester les bienfaits du vote électronique lors des dernières législatives,