Plus indiscrète qu'une photo sur un film, plus puissante qu'une simple radiographie, l'imagerie par résonance magnétique (IRM) est devenue un examen de première intention dans de nombreuses maladies cérébrales. Complètement inoffensive, elle permet une précision anatomique «extraordinaire», offre un fichier numérisé capable de donner directement toutes les coupes d'un organe dans toutes les directions de l'espace, ne se laisse pas contrarier par les structures osseuses, et aime jouer sur les contrastes et les densités. Coût de la technique, 10 millions de francs pour chaque appareil. Ils sont encore moins de 200 en France et les délais d'attentes s'allongent. L'IRM «ne soigne pas les gens, mais elle donne un renseignement précis, explique Michel Baulac, neurochirurgien à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière. Elle a tout transformé».
Le traitement des tumeurs
Pour Didier Dormont, neuroradiologue à la Pitié-Salpêtrière, c'est une certitude. «Plus aucun neurochirurgien n'accepte d'opérer une tumeur cérébrale sans avoir d'IRM et idéalement, toute suspicion devrait être explorée d'emblée en IRM.» Avant l'intervention, elle leur donne une image tridimensionnelle de la tumeur, ses extensions exactes et son voisinage. D'où un geste plus précis du chirurgien, qui peut ôter la tumeur dans son entier sans toucher aux tissus sains. En fonction de sa localisation, des zones fonctionnelles qui risquent d'être touchées, le chirurgien peut aussi prévoir les risques de séquelles, choisir d'opérer