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Tong story

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En plastique, à fleurs, paillettes ou perles, la tong est la reine de l'été. On sait moins que cette vieille demoiselle a cinq mille ans. Nous avons remonté la «route de la tong».
publié le 13 juillet 2002 à 0h24

Le nez collé sur le bitume parisien à contempler les variations de la mode sur le thème tong (de la plastique basique aux customisées de fleurs ou de brillants), la tête occupée à farfouiller nos envies de mise à nu du corps jusqu'aux orteils, on en oublie combien la tong est un objet universel. En Egypte, elle est la chipchip, au Tchad la papa et au Brésil, la Havaianas du nom de la marque qui en fabrique cinq paires à la seconde. Sur la planète, nombreux sont les Terriens qui la portent, même si ce n'est pas pour les mêmes raisons, ni dans les mêmes occasions. Elle est élémentaire : une simple semelle et une bride en Y qui part entre le gros orteil et son voisin. Et historique : marquant le passage de l'homme qui marchait pieds nus au stade de la première chaussure, simple protection naturelle du pied. Au début, elle n'était pas donnée à tout le monde.

Tongmaniaque. Quand Howard Carter découvrit la tombe de Toutankhamon oubliée au fond de la vallée des rois, il s'attendait sans doute à trouver des trônes précieux, des bijoux et des vases d'albâtre, mais peut-être pas à découvrir un toqué de chaussures. Cent sandales d'or, de jonc, de papyrus ou de bois marqueté de nacre et d'os. Mais aussi de cuir, à la semelle gravée de silhouettes de prisonniers de guerre, permettant ainsi au pharaon tout-puissant d'écraser ses ennemis à chacun de ses pas.

Bien avant Toutankhamon, il y a cinq mille ans, au temps du pharaon Narmer, l'ancêtre de la tong faisait ses premiers pas. Des représen