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Libération

Les ""derniers"" fumeurs

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Quand on est un Américain middle-class, continuer à fumer tient du défi permanent. Au bureau, au resto, chez les amis, ou même dans la rue...
publié le 28 septembre 2002 à 1h10

Washington de notre correspondant

Balayons d'abord une idée reçue, celle selon laquelle la consommation de tabac disparaîtrait des Etats-Unis. En vérité, si elle a chuté dans les années 90, elle s'est stabilisée depuis. Un quart des Américains fument, soit autant qu'en France. Ce qui est vrai, c'est que dans certains segments de la population, le tabac est en voie de disparition. Chez les plus de 30 ans ayant fait des études supérieures, par exemple.

Pour ceux qui persistent, la vie est dure. Dans un dîner en ville à Washington, il est ainsi extrêmement rare de croiser un fumeur. Ou alors, il est étranger. Les quatre personnes que nous présentons font partie de cette population : à part Karyn Kimberling, ils ont le sentiment de faire partie du «dernier bastion» des fumeurs. Et à part elle, ils aimeraient s'arrêter.

Fumer n'est pas facile dans une société en guerre contre le tabac. Pas une semaine ne se passe sans qu'on apprenne une nou velle initiative antifumeurs. Quelques villes, comme Honolulu, ont suivi l'exemple de la Californie et interdit de fumer dans les bars et restaurants. New York s'apprête à faire de même. Dans l'Ohio, un juge des divorces a exigé d'une femme qu'elle cesse de fumer dans sa maison avant de lui accorder la garde de son enfant. En Floride, une hôtesse de l'air non fumeuse, souffrant de sinusites chroniques, vient d'obtenir en justice la somme de 500 000 dollars, qui sera versée par les compagnies de tabac, sous prétexte qu'elle a subi pendant des anné