Une musulmane mal voilée mais dans le besoin risque-t-elle d'être moins aidée par une ONG islamique ?
C'est vrai qu'un bon musulman, en terre musulmane, croit qu'il va être mieux aidé qu'un musulman médiocre. Au Liban, des responsables d'une ONG islamique racontaient qu'en allant vérifier l'état économique et social des familles, les femmes couraient vite mettre leur foulard pour montrer qu'elles étaient pieuses : elles espéraient être mieux aidées... En fait, les musulmans médiocres ne sont pas moins aidés. Parce que le projet de ces ONG est double : islamiser les non-musulmans, et réislamiser, c'est-à-dire transformer un musulman en meilleur musulman. L'un des moyens, c'est la carotte : on lui donne donc des vivres, des soins, de l'aide et, en même temps, le Coran, la mosquée, les rites. L'ONG se doit d'aider un musulman médiocre puisqu'il peut devenir ainsi un meilleur musulman.
Les arrière-pensées politiques sont-elles omniprésentes dans leur action ?
L'une des choses les plus frappantes, c'est la politisation extrême de leur action humanitaire. Pas toutes, évidemment. Les ONG traditionnelles, qui utilisent aussi un référent musulman mais ne s'associent pas aux ONG islamiques, considèrent qu'il ne faut pas politiser l'action caritative.
Mais pour aider un non-musulman, encore faut-il que l'ONG triche avec les textes religieux. Pour l'aumône comme pour l'aide humanitaire, le musulman a priorité sur le non-musulman...
D'une certaine manière, en effet, les musulmans sont priorit