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Libération

40 000 paraplégiques, moyenne d'âge 28 ans

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Les lésions de la moelle épinière sont devenues aujourd'hui un problème de santé publique.
publié le 5 octobre 2002 à 1h19

Christopher Reeve a décidément l'étoffe d'un héros. Il fut un héros à l'écran, superbe Superman. Il est aujourd'hui un héros dans la vraie vie, celle où il est tétraplégique. Sept ans après l'accident de cheval qui lui a brisé les cervicales, sectionné la moelle épinière et ôté tout contrôle et sensation de son corps d'athlète, voici qu'il révèle la matière ténue d'un espoir prodigieux : depuis septembre 2000, il retrouve, progressivement, l'usage de quelques-unes de ces muscles. Bouger l'index gauche, le poignet droit. Etendre ses membres. Sentir qu'on touche sa main, et même agiter ses jambes dans une piscine.

Energie. Ces progrès inespérés, Reeve les raconte dans le livre de sa vie, Rien n'est impossible, qui paraît ce mois-ci aux Etats-Unis. Néanmoins, ils ont fait auparavant l'objet d'une autre publication ­ scientifique ­ dans le Journal of Neurosurgery. Reeve est un cas : le premier tétraplégique dont l'état s'améliore un tant soit peu, si longtemps après l'accident.

Miracle ? Non. Mécène de la recherche sur la moelle épinière, Reeve a mobilisé toute sa volont et sa fortune pour mobiliser ses muscles : au cours des dernières années, il a expérimenté avec assiduité un programme quotidien de stimulation musculaire ­ manuelle, mécanique, électrique ­ conçu à ses mesures par John MacDonald, de l'Université de Washington. «Le cas Reeve est très intéressant», commente Alain Privat, spécialiste à l'Inserm de la réparation de la moelle épinière. «Son expérience montre que cette