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Libération
Interview

En 1999, l'embargo français sur le boeuf britannique a été positif

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Martin Hirsch : directeur de l'Afssa, revient sur la gestion de la crise de la vache folle.
publié le 5 octobre 2002 à 1h19
(mis à jour le 5 octobre 2002 à 1h19)

L'embargo sur la viande britannique est levé. La question de l'épidémie de vache folle est-elle réglée ?

Ni réglée ni derrière nous, mais on peut estimer qu'elle est contrôlée. La situation est désormais très différente de celle que l'on a connue jusqu'à présent. D'ailleurs, pour la première fois, dans l'avis que l'on vient de rendre (1), les scientifiques ont pu s'engager sur des chiffres. Cela permet de dire que, si les mesures sont appliquées, si chacun des acteurs de la chaîne alimentaire remplit son rôle, le risque pour le consommateur n'est plus qu'un risque résiduel.

C'est donc la première fois que les scientifiques s'engagent, y compris sur un niveau de risque ?

Les scientifiques n'ont jamais fui leurs responsabilités : ils ont toujours répondu aux questions, de manière claire, même au risque de déplaire et sans masquer les incertitudes. En revanche, jusqu'à peu, ils considéraient qu'ils n'avaient pas d'éléments pour quantifier le risque. Il y a quelques mois, ils ont estimé qu'il y avait, en France et par an, un animal infectieux sur 2,3 millions qui pouvait entrer dans la chaîne alimentaire. De même, ils ont pu, à partir de données et non plus seulement d'hypothèses comme en 1999, estimer le niveau de sécurité des viandes britanniques et conclure qu'en importer ne serait plus de nature à compromettre les garanties pour le consommateur.

Si les autorités politiques avaient décidé de ne pas lever l'embargo, auriez-vous été choqué