Menu
Libération

Il n'y aura pas de crise finale

Article réservé aux abonnés
par Jorge SEMPRUN
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Samedi

Histoire de famille

Retour de Rome où j'ai assisté au lancement des Lumières de Brindisi, un projet TV sur l'immigration en Europe conçu pour le groupe Canal + avant ma démission du conseil de surveillance pour cause de lèse-Lescure et d'aveuglement stratégique de JMM. Etape à Nice pour une représentation de Festea au TNN. Mise en texte et en scène de Daniel Benoin, pour qui j'avais écrit il y a deux ans une adaptation espagnole des Troyennes de Sénèque, produite par le Centre andalou de théâtre. C'est dans Sénèque que j'avais retrouvé la phrase murmurée par François L. moribond au Revier de Buchenwald : Post mortem nihil est ipsaque mors nihil... A Nice, où il dirige désormais le théâtre national, Daniel est au mieux de son talent : inventif, dérangeant, attentif aux mots meurtris, meurtriers et aux mouvements exaspérés de l'âme des personnages de cette atroce histoire de famille. Jean-Pierre Cassel, remarquable dans l'incarnation de l'hypocrite violence patriarcale. Antoine Bourseiller, étonnant dans ses silences criants. Je ne l'avais pas revu sur les planches depuis notre aventure commune du Vicaire, avec Peter Brook, il y a déjà quarante ans ! Mais toute la troupe, filles et garçons, formidables de rigueur et de vitalité.

Dimanche

Le dieu des humiliés

Pourquoi le Brésil, aujourd'hui ? J'avais essayé en vain de faire inscrire le récit de Christine Angot dans la première liste Goncourt. Mais Angot n'est pas mon sujet, pour l'heure, ni son talent pour faire de l'écrit av