Gilles Ollier, architecte naval et patron du chantier Multiplast (Vannes), conçoit et fabrique des multicoques transocéaniques depuis plus de vingt ans. Les catamarans Club Med (vainqueur de The Race), Orange (détenteur du Trophée Jules-Verne) et le maxi-trimaran Geronimo d'Olivier de Kersauson sont sortis de son chantier.
Les catamarans géants qui, comme «Orange» et «Club Med», font le tour du monde en une soixantaine de jours, constituent-ils une limite à ce que l'on peut faire naviguer ?
Non, on peut faire encore plus rapide, plus efficace, plus fiable. Les bateaux que nous avions conçus pour The Race n'étaient pas les plus gros du moment. En face, Team Philips faisait 40 mètres et PlayStation 38. Nous avons été extrêmement raisonnables en nous en tenant à 33 mètres. Même à l'époque [en 2000, ndlr], nous n'étions pas à l'optimum du savoir-faire en matière de coques, de voiles et d'accastil lage. Notre premier critère, c'était la fiabilité, et il faut croire que nous avons bien visé puisque les bateaux sont rentrés. On aurait pu faire plus gros. Quatre ans après, c'est encore plus vrai.
Comment progresser ?
En construisant des bateaux plus homogènes, c'est-à-dire bien conçus dès l'origine, sans modification à faire dès les premiers bords. En concevant des bateaux qui marchent un peu mieux au près dans le petit temps. Des voiliers un peu plus longs, qui géreront donc de plus gros efforts. La qualité de la fabrication des structures en carbone a progressé. Côté voiles, le Cuben