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Libération

La filière du porc en crise

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Surproduction, baisse de la demande et de l'exportation remettent en cause la production industrielle.
publié le 2 novembre 2002 à 1h38

Touche pas à mon porc !!! Bête noire des écolos et des consommateurs bio, les éleveurs de porcs tricolores traversent une de ces crises cycliques dont ils ont le secret. Adeptes d'un élevage hyper-intensif jusqu'à maintenant hyperpolluant, et peu soucieux des critiques, ces fortes têtes choisissent souvent la manière forte : il ne se passe guère de semaines sans qu'une poignée de professionnels envahissent une grande surface pour exprimer leur colère ou manifestent bruyamment quelque part en Bretagne, leur place forte.

Il est vrai que la crise de surproduction menace au marché au cadran de Plérin (Côtes-d'Armor) qui sert de référence nationale en matière de prix : le kilo de cochon tutoie dangereusement le plancher du 1 euro, alors que les producteurs estiment que leur prix de revient tourne dans une fourchette comprise entre 1,30 et 1,40 euro du kilo. Cela rappelle de mauvais souvenirs aux professionnels : en janvier 1999, les cours étaient tombés sous le fameux seuil symbolique, à 0,76 euro, entraînant la filière dans une des pires crises de son histoire. Selon la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), depuis octobre de l'année dernière, le revenu des producteurs de ces bestiaux aurait chuté de 14,6 %.

Las, le salut ne viendra sans doute pas de la demande, qui reste d'autant plus faiblarde qu'elle a perdu le bel élan dont elle avait bénéficié en 2000 et 2001 : au premier trimestre 2002, la consommation se serait effritée de 8 %, selon Jeff Trebao