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Libération

La méthode Sarkozy

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publié le 16 novembre 2002 à 1h48

Jacques Chirac n'a pas voulu que Nicolas Sarkozy soit Premier ministre. Il l'a ainsi condamné à devenir le premier des ministres, le plus actif, le plus entreprenant, le plus populaire ­ de loin ­, le plus présent sur la scène médiatique comme sur les tréteaux parlementaires. On l'aime ou on ne l'aime pas mais impossible de nier sa cohérence ostensible. Nicolas Sarkozy s'assume, ambition incluse, pour ce qu'il est : un activiste libéral déterminé à démontrer que, quoi qu'ait décidé le chef de l'Etat, c'est lui qui incarne le changement, qui personnifie l'alternance. Lorsqu'on demande aux Français : «Quoi de neuf depuis six mois ?» Ils ne répondent ni Chirac ni Raffarin mais Sarkozy, l'homme qui annonce une mesure par jour, apprivoise les statistiques et met en mouvement les montagnes. Il y a un quinquennat Chirac, un style Raffarin et un phénomène Sarkozy. La tentation est de se fixer sur le théâtre de l'apparence, c'est-à-dire sur sa virtuosité lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale (elle contraste, il est vrai, avec les performances laborieuses d'une bonne moitié des membres du gouvernement) ou bien sur son aisance, peu contagieuse parmi ses collègues, lors des interviews qu'il multiplie inlassablement. L'écume Sarkozy cache en réalité la méthode Sarkozy. La grande différence entre le ministre de l'Intérieur et les autres ministres tient en effet beaucoup plus au contenu qu'au contenant : les collègues de Nicolas Sarkozy abordent les réformes une à une, len