Samedi
Diana, naturellement
Je lis ce matin, dans le Libé du 9 novembre, le «Journal de la semaine» de William Boyd, auteur sympathique, sans remarquer sur l'instant que mon nom est annoncé pour le numéro suivant, ce que j'avais complètement oublié. Avec le détachement benoît du spectateur assis face au trapéziste en l'air ignorant, l'imbécile, qu'il va y passer juste après , je suis les digressions de Boyd sur l'affaire Burrell, le majordome de Diana qui vient de se mettre à table pour une forte somme. Captivante médiocrité de cette famille Windsor qu'on dirait inventée pour la télévision. Boyd parle de la démence de Diana comme d'une chose avérée, allant de soi, ajoutant : «Pas une grande intelligence, naturellement, et pas une grande beauté non plus.» Ce «naturellement» me contrarie. Pourquoi cette jeune femme aurait-elle été naturellement sotte, en plus d'être démente ? Parce qu'elle faisait venir chez elle ses amants dans le coffre de la voiture de Burrell ? Ou parce que cela colle avec les oreilles éoliennes de Charles et les mines sadiques du prince consort ? Pour la cohésion de ce conte de fées royalement cauchemardesque, sans doute.
Le soir, en m'endormant, je vois la reine, fausse mamie tricoteuse et vraie possédée de Satan, serrant contre elle le coffret contenant les secrets sur les viols homosexuels dans l'entourage du prince Charles et les lettres injurieuses de Philip d'Edimbourg à Diana, errer à la recherche d'une cachette dans les couloirs humides de son pal