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Libération
Enquête

Dans la famille pétard

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Modes de vie
publié le 23 novembre 2002 à 1h53
(mis à jour le 23 novembre 2002 à 1h53)

Voilà trois ans, les deux filles de Louis (1), 49 ans, agriculteur dans l'est de la France, lui avouent fumer du cannabis. Et du haut de leurs 17 et 19 ans, le prouvent en roulant un joint. «Avec mon épouse, on s'est interrogés. Et finalement, on a décidé... de légaliser à la maison. Notre principale crainte étant qu'elles fréquentent des dealers, on s'est même mis à cultiver le cannabis ici.»

Anciens d'une communauté néorurale, Louis et sa femme Bernadette ont connu l'herbe dans les années 70, mais n'en fumaient presque plus depuis la naissance de leurs filles. «Quand elles étaient petites, je ne voulais pas leur mentir ou faire quelque chose qu'elles n'auraient pas compris. Mais quoi qu'il en soit, il vaut mieux fumer et dialoguer que l'inverse», estime aujourd'hui Bernadette. «La maison n'est pas devenue un cannabistrot, dit Louis. Mais les filles fument un joint avec nous le week-end comme d'autres prennent un verre.» La semaine, elle, est consacrée aux études. «Ça nous a encore rapprochées d'eux, tranche Marie, la cadette. On sait qu'on peut leur parler de tout en toute liberté.» Son rapport aux drogues ? «Je n'en ai essayé aucune autre et je ne fume du cannabis que le week-end. Peut-être parce qu'on en parle beaucoup à la maison.»

Peut-on être parent et amateur de pétard ? «Modèle» et «hors la loi» ? Faut-il se cacher, leur mentir ? Des parents amateurs feront-ils forcément des enfants «drogués» ? En parleront-ils à l'école ? Devant les profs... Ces questions, ils sont d