Maxime Japy est persuadé que d'ici un an ou deux, notre télé nous livrera les films que l'on voudra, au moment où on le voudra. Il est également convaincu que ce «cinéma à la demande» arrivera non pas via une parabole ou le câble, mais par les fils de l'Internet haut débit (ADSL), c'est-à-dire par la ligne téléphonique. «Les obstacles ne sont pas techniques mais juridiques», estime Maxime Japy, qui s'emploie à baliser le terrain dès aujourd'hui. En mars 2000, ce professionnel de la distribution vidéo créait la société Moviesystem afin de tester le Net comme vecteur de diffusion du cinéma sur les PC. Son expérience en matière de droits audiovisuels lui évite quelques mésaventures.
L'an dernier, le pionnier français LiberaFilms.com fermait boutique, arguant de la difficulté à obtenir les droits de diffusion de films sur l'Internet : «Un travail juridique très lourd, que nous n'avons pas les moyens de financer dans l'immédiat.» Japy, lui, s'est plongé dans les textes, plutôt lacunaires sur la vidéo à la demande (VOD), et en est revenu avec la conviction qu'il fallait calquer ce type de droits sur ceux de la vidéo. Avec en particulier la même fenêtre de tir dans la «chronologie des médias», soit une diffusion six mois après la sortie en salles, comme pour les cassettes et les DVD. Les chaînes en pay per view, elles, doivent attendre trois mois de plus, et les chaînes cryptées encore trois mois supplémentaires.
Moviesystem s'est assuré les droits (pour la VOD sur le Net) des films