Dominique de Villepin va désormais représenter la France à la Convention sur l'avenir de l'Europe : c'est le signe que les choses sérieuses commencent. Notre flamboyant ministre des Affaires étrangères n'avait d'ailleurs pas le choix. A partir du moment où Joschka Fischer, l'homme politique le plus populaire d'Allemagne, a décidé de défendre lui-même les thèses de son pays dans l'enceinte où se dessine l'Europe de demain, alors que l'Italie et l'Espagne ont envoyé sur place des ministres de premier plan et que la diplomatie britannique déploie sans relâche ses rets avec un savoir-faire incomparable, il était grand temps que Paris se décide à jouer son atout.
Pierre Moscovici, ancien ministre des Affaires européennes de Lionel Jospin, occupait jusqu'ici le fauteuil de la France avec une élégance baroque.
Noëlle Lenoir qui lui a succédé au sein du gouvernement n'avait de toute évidence pas la stature nécessaire. Il fallait donc faire donner Villepin, en Grouchy de Chirac. Il arrive en retard mais au moment-clé, précédé d'une réputation flatteuse malheureusement obscurcie par une virginité toute mariale en ce qui concerne l'Europe. Il va devoir maintenant être jugé sur pièce, à l'instant où tout se noue, sur le sujet qui commande le plus directement notre avenir. Villepin a réussi ses premiers pas sur la scène mondiale, il doit tout démontrer sur le théâtre européen. Ce qui va désormais se décider sera en effet irréversible pour le destin de l'Europe et donc déterminant pour celu