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Libération
Reportage

Nationale 50. Route des boîtes.

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Les jeunes de la métropole lilloise roulent jusqu'à l'autre côté de la frontière, où les attendent les mégadancings belges. De soirées en afters, un week-end le long de la RN 50.
publié le 30 novembre 2002 à 1h57

Mouchin, c'est encore la France. Une route de village en lacets, des maisons de brique proprettes, quelques lampadaires blafards qui éclairent mal la brume. A quelques mètres, la Belgique. Alors, tout s'éclaire, ça clignote, en rose, en vert. Des hangars aveugles surmontés d'inscriptions au néon, des parkings à perte de vue, et, sur une route droite, comme tracée à la règle, des boîtes de nuit, les «mégadancings». Bienvenue au pays de la fête, sur la route des boîtes, entre Rumes et Tournai, et de Tournai à Courtrai.

Pourquoi cette concentration rare, peut-être unique en Europe ? Parce qu'elle aspire une clientèle, celle de la métropole lilloise, qui ne trouve pas l'équivalent de ces lieux festifs de son côté de la frontière. Ils s'appellent le Cap'tain, l'Amiral, la Florida, la Pergola, le Spicy, le Zoo, l'H20 et le géant en même temps que l'ancêtre : la Bush (prononcer «la bûche») qui règne sur la Nationale 50. Ici, les filles et les garçons du Nord viennent raccourcir leurs nuits. Quand une boîte ferme, une autre est encore ouverte. De soirées en afters et d'afters en soirées, on peut, sur cette route, faire la fête du vendredi soir au lundi matin. «Ceux qui "gobent" y arrivent», assurent les clubbers. Ce que confirment les policiers belges.

Depuis plusieurs générations, le nordiste est convaincu que la fête a plus de saveur de l'autre côté. «En Belgique, les gens se lâchent plus, c'est l'éclate, ils sont forts pour la fête. En France, ils se regardent. C'est un peu pédant»