Menu
Libération

Des partis à réinventer

Article réservé aux abonnés
publié le 7 décembre 2002 à 2h04

Les Français n'aiment pas les partis politiques et ceux-ci font tout pour qu'il en aille ainsi. La situation n'est pas nouvelle ­ depuis des décennies, toutes les enquêtes indiquent que les Hexagonaux se défient des partis en qui ils voient des fauteurs de querelles villageoises, des symboles de partialité agressive, la quintessence de la politique pavlovienne ­, mais elle empire. La France est déjà, de très loin, le pays d'Europe où les adhérents des partis sont les moins nombreux : la Belgique, le Danemark ou l'Autriche comptent plus de militants que nous. Cette pente ne cesse de s'accentuer. Les deux partis dominants ­ l'UMP et le PS ­ dépassent difficilement les 100 000 membres chacun. Jadis, le PC ou le RPF du général de Gaulle en revendiquaient l'un et l'autre plus de 700 000. Il suffit d'ailleurs de piocher dans l'actualité : on voit les clubs se multiplier, les associations s'activer, des polémiques comme celle sur les «nouveaux réactionnaires» agiter furieusement les cercles intellectuels. Au moins constate-t-on de ce côté-là des engagements, des influences, parfois des idées ou de la nouveauté, en tout cas de la vie et de l'effervescence démocratique.

Au même moment, les partis se caricaturent, toutes tendances confondues. C'est d'ailleurs parce qu'ils n'ont pas tiré les leçons du 21 avril qu'Attac, Daniel Lindenberg, Blandine Kriegel, José Bové ou Médecins du monde suscitent plus d'intérêt qu'eux. Difficile pourtant d'imaginer avertissement plus brutal, plus fracas