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Libération
Enquête

Les détectives du dopage

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Vingt- sept laboratoires dans le monde effectuent des contrôles antidopage sur les sportifs. Ils redoutent l'arrivée de la «gonflette génétique».
publié le 7 décembre 2002 à 2h03

Se doper sans être déclaré dopé. L'ultime rêve des sportifs avides de performances ressemble au vieux rêve des armées : faire la guerre sans mort dans ses rangs. Dans les deux cas, la course à l'indécelable, à l'invisible, au «propre», est engagée. Aujourd'hui, les accros du muscle endurci et du rythme cardiaque béton trinquent certes toujours à coups de «pot belge» ou de «pot hollandais», deux variantes d'un explosif cocktail de dopants «classiques» et de cocaïne. Une «boisson» qui s'injecte et laisse des traces dans le sang et dans les urines. Et qui cause peut-être, à plus long terme, des ravages irréparables dans tout le corps. Mais demain, promettent les docteurs Mabuse du sport, un corps stimulé avec précision produira directement toutes les substances dopantes dont il a besoin pour se surpasser. Le rêve a un nom : le sportif génétiquement modifié.

«Le but n'est plus d'introduire dans le corps des molécules exogènes, plus ou moins détectables, mais de l'aider à en produire naturellement», résume le professeur Jacques de Ceaurriz, directeur du Laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD), sis à Châtenay-Malabry dans la région parisienne. C'est un des vingt-sept laboratoires accrédités dans le monde par le Comité international olympique (CIO) pour effectuer les contrôles pendant et hors compétition sportive. Le scénario du «crime» parfait, quasi impossible à identifier (lire interview page suivante), serait-il donc déjà écrit ? Ne resterait-il plus qu'à trouver les