Publiée par l'Association américaine pour l'avancement des sciences, la revue Science est l'une des principales vigies de la recherche scientifique. L'hebdomadaire a décerné vendredi son «Top 10» des découvertes de l'année. Panorama tous azimuts.
S'il devait rester une découverte cette année, c'est au coeur de la cellule qu'il faudrait aller la chercher. En août dernier, le généticien Axel Kahn avait prévu que l'ARN interférent (ARNi ou «petit ARN») figurerait en tête du podium de Science (Libération du 13 août). Cet acide ribonucléique a surtout été étudié car ses grandes molécules pilotent la fabrication des protéines sous le contrôle des gènes. Mais le «petit ARN», un ensemble de molécules de quelques dizaines de nucléotides longtemps supposé inutile, a montré il y a une dizaine d'années qu'on l'avait trop longtemps ignoré. En doublant le gène du «rouge» chez le pétunia, les scientifiques s'étaient aperçus que du «petit ARN» avait interféré avec l'expression des gènes et neutralisé l'excès de rouge, produisant une fleur blanche. Cette année, deux équipes ont démontré l'importance du «petit ARN» dans la division cellulaire. La molécule a montré qu'elle était capable, dans des tubes à essais, de rendre des cellules humaines résistantes au VIH et au virus de la polio. On est encore très loin de toute application thérapeutique, mais l'ARNi est désormais l'objet de toutes les attentions.
Neutrinos. La seconde marche du podium mettra du baume au coeur des astrophysiciens. Longtem