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Libération

Les Verts sont dans les choux

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publié le 21 décembre 2002 à 2h14

Il y a quelque chose de lâche et téméraire à la fois à se moquer des Verts français. De lâche parce que tout le monde le fait, c'est hurler avec les loups (que, par ailleurs, ils protègent). Et de téméraire, parce qu'on a le sentiment qu'ils y arrivent mieux que n'importe qui, personne ne pourra les ridiculiser autant qu'eux-mêmes le font. Dans l'expression «les Verts français», «français» donne une dimension humiliante. Même Daniel Cohn-Bendit (qui a tenu tout Mai 68) ne les supporte plus. On serait prêts à admettre «Nous sommes tous des Verts allemands», mais français, non merci. Les Verts n'ont aucun espoir d'être majoritaires, ils ne peuvent arriver au pouvoir que par alliance. Leur idéologie semble être l'idéalisme tempéré par la combinaison politique. Mais leur bilan dans le gouvernement Jospin est lamentable. L'expression «Il faut être raisonnable» a dû être inventée pour leur être rétorquée chaque fois qu'un de leurs ministres ouvre la bouche. Des portefeuilles, c'est le plus qu'ils arrivent à obtenir. On ne voit pas pourquoi Jean-Pierre Raffarin n'en a pas pris dans son équipe. Preuve a été faite qu'ils ne gênent pas du tout. Qu'obtiendraient-ils de moins de la droite ? Le dilemme qui traverse actuellement les Verts français se résume ainsi : vaut-il mieux ne pas avoir de pouvoir dans l'opposition ou ne pas avoir de pouvoir au gouvernement ?

On comprend le retour de sympathie des militants pour Alain Lipietz. C'est un effet de la mauvaise conscience. Ils doivent se d