Cloués au sol faute de vent, les pros réunis mi-septembre à Hyères (Var) pour l'étape du Kiteboard Pro World Tour (KPWT), l'un des deux circuits mondiaux, tuaient le temps à la buvette.
Dans un préfabriqué installé sur la plage de la Madrague, l'Hawaiienne Laurel Eastman, l'une des pros du kitesurf féminin, improvisait une réunion pour montrer un nouveau système d'accrochage. L'objectif : éviter que, lorsque le kitesurfeur lâche la barre qui sert à diriger l'aile, cette dernière continue sa course sur l'eau ou sur la plage. Les coureurs en débattent, la mine grave : la mort, lors d'une compétition en juin, de Silke Gorldt, à cause d'une aile larguée par un autre pratiquant, a marqué les esprits. Emportée par les deux engins emmêlés, l'Allemande est violemment retombée sur une digue. A l'achat, les ailes sont livrées avec un leash, une corde fixée au poignet ou au harnais, qui se tend lorsque l'aile est larguée et la fait chuter. Mais, après les débuts, beaucoup s'en passent : le leash est trop gênant dans les rotations. Ce qui n'est pas sans danger pour les autres. La Fédération française de vol libre (FFVL) a relevé «trois ou quatre» accidents mortels en France en 2002.
Sur la page d'accueil de flysurf.com, Philippe Lavigne rendait hommage à Mathieu, 18 ans, mort le 21 novembre près de La Rochelle. Selon Sud-Ouest, emporté par une rafale, il n'aurait pas pu se libérer de son harnais et serait retombé sur la plage avant de rebondir contre un mur. Quelques semaines auparavant,