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Libération

Qui a démantelé la navette Al-Qaeda ?

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publié le 8 février 2003 à 22h11

Ouf. Ça n'était pas un attentat. A peine nous a-t-on informés de l'horrible explosion de la navette Columbia qu'on nous a précisé qu'elle n'était heureusement pas due à un acte de malveillance, c'est tellement sûr qu'on le sait même avant le début de l'enquête. Tous les médias ont démenti cette hypothèse sans qu'elle ait été menti explicitement auparavant. C'était comme si, sans que personne ose en parler, l'idée de l'acte criminel, un instant, était venue inconsciemment à chacun. Il faut dire que ç'aurait été un bel attentat, à la hauteur du World Trade Center, sur l'échelle terroriste du spectaculaire où on se demande ce qu'Oussama ben Laden pourra encore trouver. Bien sûr, il était difficile d'imaginer qu'une cellule martienne d'Al-Qaeda ait soudain décidé de grimper dans sa navette pour entrer en collision avec Columbia (on connaît la précision visuelle de ce terrorisme dit aveugle). On a su que le FBI ne retenait pas cette hypothèse d'un attentat, «pour le moment» ont prudemment tempéré certains. On n'a cependant pas cru nécessaire de nous communiquer toutes les autres éventualités que le FBI ne retenait pas : que des extraterrestres dérangés par cette agitation aient soudain décidé d'interrompre leur partie de croquet pour la faire cesser une bonne fois, ou que Tiger Woods ait envoyé sa balle spécialement fort et beaucoup trop haut. De même, donc, Ben Laden, contrairement aux habituels ennemis de James Bond, n'a pas commandité l'attentat depuis le centre spatial instal