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Libération
Interview

Susan Sarandon: ""Je n'ai jamais rien compris au politiquement correct""

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L'Amérique d'hier et d'aujourd'hui par une icône radicale
publié le 8 février 2003 à 22h11

Votre dernier film, «Sex fans des sixties» (en salles depuis fin janvier), est une comédie légère, mais aussi une charge impertinente contre les valeurs morales et familiales de l'Amérique...

Vous voulez parler du joint que je fume...

Ou des photos cochonnes que vous regardez, du poulet-sauce tomate que vous lancez à la figure de votre mari...

Je n'ai jamais rien compris au «politiquement correct». Quand je fume, quand je regarde ces photos, c'est une manière de se moquer des tabous de l'Amérique puritaine, mais pas de faire l'apologie de la drogue ou de la pornographie. C'est aussi une façon de poser une question simple : peut-on être à la fois libre et responsable ? Cette question a été posée durant les années 60, en Amérique : en devenant responsable et adulte doit-on pour autant renoncer à ses idéaux ? Et ce film repose cette question en confrontant le présent, de plus en plus figé dans la morale, le conservatisme, le cynisme, et le passé de cette femme qui retrouve ses années de jeunesse, de militantisme, de fan de rock, et qui l'assume. Personnellement, je suis très fière d'avoir été une militante radicale des années 60, d'avoir aimé le rock'n roll, même si la plupart des Américains ont complètement oublié cette époque de liberté et de découverte. La musique et la drogue ont été très importantes car elles ont été une part intégrante d'une recherche de sa propre identité, d'une connaissance du monde. Cette génération a su faire de grandes choses, arrêter la guerre par exem