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Libération
Enquête

Cure d'algues pour le blé

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Dans quelques semaines, une solution à base d'algues va être pulvérisée dans les champs bretons. Une alternative naturelle aux pesticides et aux OGM.
publié le 15 mars 2003 à 22h07

Roscoff, Saint-Malo envoyé spécial

Un monde agricole débarrassé des pesticides, et préservé des OGM. C'est le rêve que fait naître Iodus 40, le premier vaccin naturel ­ ou immuno-stimulant, pour être tout à fait précis ­ administré à une espèce du règne végétal. Cette solution 100 % naturelle, à base d'extraits d'algues, va être aspergée dans quelques semaines, par des pulvérisateurs mécaniques, dans les champs bretons pour y protéger des maladies les jeunes pousses de blé tendre. Sécurité sanitaire totale, innocuité garantie : c'est une petite révolution pour la science et le monde agricole. Une innovation qui pourrait épargner des milliers d'hectolitres de fongicides conventionnels à des sols très éprouvés par les traitements de choc d'engrais et pesticides en tout genre. Une histoire exemplaire aussi, qui a commencé il y a plus de dix ans.

C'est en 1992 que Jean-Claude Yvin, directeur du laboratoire recherche et développement de Goëmar, société «spécialiste des biotechnologies marines», basée à Saint-Malo, suggère à Bernard Kloareg, algologue de renommée internationale travaillant à l'antenne du CNRS de Roscoff, de se pencher sur les effets sanitaires et de croissance des algues. Incontestables sur le plan empirique, leurs mécanismes biochimiques demeurent inconnus. La proposition laisse d'abord le chercheur sceptique. «Plantes marines et terrestres sont deux familles de végétaux qui n'ont a priori aucun rapport entre elles», explique-t-il. Tout ce dont il dispose sont des