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Libération

Foire aux claques pour la clique

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Employé municipal, imprimeur ou chef d'entreprise, ils se muent, le week-end venu, en superhéros catcheurs. Reportage dans le Nord, sur les terres de Myster X et de Barbarella la Tigresse.
publié le 12 avril 2003 à 22h48

Lys-lez-Lannoy (Nord) envoyé spécial

Les catcheurs sont à peine arrivés depuis une demi-heure que le public est déjà installé sous les néons qui baignent le ring, salle des fêtes de Lys-lez-Lannoy, à quatre kilomètres de Roubaix. «Je vous présente Barbarella la Tigresse, le Patriote, Guy Martel, Hans Muller, et J.R. Ronald. Là-bas, c'est Krys Brunner et Myster X. Innocenti ne devrait plus tarder.» Hochements de tête et saluts virils. A l'écart, Myster X met sa cagoule et prend des airs de méchant, laissant penser qu'il peut tous les tuer.

Les vestiaires ont tout d'une réunion de superhéros dans la force de l'âge. Superman prenant un café avec Spiderman, quelques heures avant de rempiler pour un ultime sauvetage, des bourrelets sur les hanches. Les lutteurs, une tonne à eux tous, enfilent tenues moulantes et bracelets de force. Une longue préparation pour une vraie foire aux gifles.

Bière, frites et musculation. «Ma prise préférée, c'est le marteau-pilon. Tu retournes le gars, et tu coinces d'un coup sa tête entre tes jambes.» Hans Müller est un méchant, une sorte d'Allemand portant monocle et corset rouge, plus boucher que seigneur. Trente-cinq ans que Bernard est dans le catch, autant comme surveillant dans l'Education nationale : «Le catch, c'est du sport mais c'est aussi du spectacle. Faut pas oublier le public. Aux Etats-Unis, chaque seconde est scénarisée mais ici, on se bat à l'européenne. On décide de l'issue du combat en fonction de l'ambiance dans la salle. Généralemen