Denis Perret-Gallix dirige le bureau de Tokyo du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Quel poids occupe le secteur de la robotique au Japon ?
C'est un secteur en développement. La part publique du budget de la recherche dédié à la robotique s'élève, pour les cinq prochaines années, à 250 millions d'euros. Depuis 1998, le Japon a lancé pas moins de huit programmes nationaux répartis essentiellement en trois catégories. Les humanoïdes, dont la première phase, dotée d'un budget de 50 millions d'euros, a donné naissance à la plate-forme humanoïde HRP (AIST) ; les programmes spécifiques, principalement sensoriels et interfaces ; et les applications telles que le déminage, le sauvetage et les opérations en milieux hostiles. Les universités de Tokyo et de Waseda, ainsi que le Tokyo Institute of Technology, sont associés à ces développements. De même que des centres de recherche comme l'AIST à Tsukuba ou le NAIST à Nara.
On constate aussi un effort important des entreprises. L'investissement du privé est capital, celui de Honda et de Sony bien sûr, mais aussi de l'ATR, de Mitsubishi, Fujitsu, Matsushita, Toshiba, Seiko, etc. Toutes ces sociétés sont engagées dans des développements plus ou moins importants. Mais toutes proposent des produits grand public présentés au Robodex de Yokohama.
Qu'est-ce qui explique ce boom d'après vous ? Quelles sont les spécificités de la robotique japonaise ?
La robotique au Japon est plus qu'une technologie. Davantage qu'une prouesse de la