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Libération

Le robot, ami de l'homme

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Ifbot, dernier-né de la robotique japonaise, est un être sensible qui répond, pleure et minaude.
publié le 19 avril 2003 à 22h54

Nagoya envoyé spécial

Discrètement installé dans un coin de la salle, silencieux et immobile, le petit corps métallique aux allures de cosmonaute ne porte aucun signe distinctif particulier. Mais c'est bien lui, aucun doute : Ifbot, 5 ans, 45 centimètres et 7 kilos. Ce nouveau-né de la robotique made in Japan a été conçu ici, à deux heures au sud-ouest de Tokyo, dans le «robot studio» de l'Institut des technologies appliquées de l'université de Nagoya. Un laboratoire aux entrées sécurisées situé dans un petit bâtiment quelconque. «Ni fille ni garçon, Ifbot est asexué. C'est un robot neutre !», annonce un de ses géniteurs, Shohei Kato, 32 ans, jeune professeur Tournesol associé au département des sciences de l'université de Nagoya. Regard fiévreux, lunettes serrées, Kato-san a mis au point les «organesÊtechniques» du robot. «Sa mécanique interne est complexe, dit-il. On peut la comparer à un arbre ayant des milliers de branches. Le coeur en est un processeur relié à un Pentium III qui commande des tas de microprocesseurs fonctionnels.» Petit détail : Ifbot, concentré de technologies sensorielles, fonctionne sur de simples piles électriques.

Qu'a-t-il de particulier ? Il tient la conversation. Rien de révolutionnaire, dira-t-on. Des robots qui parlent, cela existe déjà. Mais il est du genre plutôt bavard. Equipé de systèmes de reconnaissance vocale parmi les plus sophistiqués, c'est une machine qui décrypte les mots. Ses capteurs analysent en temps réel le langage, le ton et les