Mercredi à Athènes, commentant les pillages des musées irakiens, Chirac a lâché «barbares», «désastre culturel» et «crime contre l'humanité». Ce qui va l'obliger à abuser du dictionnaire des superlatifs si d'aventure il s'inquiétait du «désastre» des enfants irakiens pulvérisés par les bombes américaines. Par ailleurs, pourriez-vous, Président, préciser qui sont vos «barbares» ? Ceux qui pillent les musées ou les civilisés américains qui les laissent faire ? La photo (in Libération du 14 avril) d'une chambre forte du Musée archéologique de Bagdad où s'affairent deux pillards indique qu'il aurait suffi d'une poignée de GI claquant dans leurs mains pour faire fuir les «barbares». On l'a vu au journal télé de France 2 où la seule présence d'une équipe de reporters sur ces mêmes lieux a produit une volée de voleurs. Mais les GI étaient sans doute trop occupés à «sécuriser» un puits de pétrole ou à prendre des photos de la piaule de Saddam dans un de ses palais désertés. Et personne pour rappeler aux soldats photographes que ce n'était pas la peine de se colleter un voyage aussi fatigant. Mauvais goût pour mauvais goût, dans n'importe quelle chambre de n'importe quel palace de Las Vegas ils auraient pu faire la même photo. Cette image indique de surcroît que les pillards ne correspondent pas à l'idée qu'on se fait d'un expert en art mésopotamien, à moins qu'on apprenne qu'ils furent commandités par des marchands, pourquoi pas américains, nettement plus instruits. Mais aussi que q