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Libération

L'heure de l'armée européenne

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publié le 3 mai 2003 à 22h51

Sans la force, le droit est impuissant. Une diplomatie qui ne repose pas sur une puissance militaire crédible peut être légitime, éloquente, voire convaincante. Elle peut avoir la logique, les textes et la jurisprudence pour elle, elle peut rassembler une majorité substantielle : s'il s'agit d'une crise d'envergure, elle pèsera toujours moins qu'une demi- douzaine de porte-avions et qu'autant de divisions bénéficiant des équipements les plus sophistiqués. Face aux missiles, aux bombes et aux obus américains, le camp de la paix, tout largement majoritaire qu'il soit, n'a pas pu empêcher la deuxième guerre du Golfe. La France a fait de son mieux pour fédérer les énergies, elle a même pris des risques politiques qu'elle devra maintenant payer, elle n'a pas pu stopper le déploiement de l'unilatéralisme de George W. Bush. Le monde unipolaire actuel mène inexorablement au règne de la république impériale américaine. Si la France, si l'Europe veulent pouvoir influencer significativement les affaires du monde, il leur faut donc lever un préalable : l'Union européenne restera un nain diplomatique aussi longtemps que n'existera pas une armée européenne. Il ne s'agit évidemment pas de construire une puissance militaire contre les Etats-Unis qui sont les alliés naturels et les partenaires inévitables des Européens mais de se doter d'une force qui fera des Européens les égaux des Américains et non plus leurs subordonnés. Il n'est pas question non plus de se lancer dans une course aux arm