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Libération

La Pennsylvanie, c'est pas gay.

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publié le 3 mai 2003 à 22h51

Publicité pour le drapeau américain ? Reportage sur les cravates à pois ? Point d'info sur les baies vitrées ? Ce portrait (publié dans Libération le 29 avril) d'un homme blanc d'une trentaine d'années ne dirait pas grand-chose d'autre s'il n'était qualifié par sa légende : il s'appelle Rick Santorum, il est sénateur de Pennsylvanie et s'est distingué par des déclarations antipédés gratinées (appuyées par George W. Bush) d'où il ressort en gros, voire en obèse, que de l'homosexualité à la pédophilie, en passant ­ qui sait ? ­ par la zoophilie, la «déviance» conduit aux portes de l'enfer qui, aux yeux de Rick Santorum, n'est en aucun cas le nom d'une boîte de nuit parisienne gay friendly. Autant dire qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent. Mais, du coup, on scrute ce visage pour tenter d'y détecter les stigmates de la haine. Or c'est encore pire que ce qu'on voudrait imaginer. Cet homme-là, avec son bon sourire de saint-bernard, ne se contente pas d'exécrer les pédés, il veut aussi, à l'évidence, les sauver. Autant dire qu'au cas où une folle à surf boirait la tasse sur la plage d'Alerte à Malotrou, Rick se porterait sûrement volontaire pour le bouche-à-bouche de la dernière chance. C'est un cauchemar classique : Rick déteste ce qui ne lui ressemble pas ou, a contrario, ce qui lui ressemble trop dans le fond du placard. Car aussi bien, son physique de mollasson propret pourrait faire office d'affiche pour les pédés de droite et autres folles à château dont Jean-Jac