Samedi
Avertissement
L'ayatollah Mohammad Baker Hakim accueilli en Irak par des foules en délire. Cela me reporte vingt-cinq ans en arrière, lorsque, journaliste au Nouvel Obs, j'assistais à l'arrivée de Khomeiny en Iran. A l'époque, comme aujourd'hui, les Etats-Unis, débarrassés d'un shah devenu incontrôlable, comptaient bien sur un Iran démocratique et surtout docile. Ils s'étaient lamentablement trompés, comme ils se sont trompés depuis plus de vingt ans, que ce soit au Pakistan où ils ont financé les talibans, en Afghanistan qu'ils ont délivré de ces mêmes talibans mais qui, actuellement à feu et à sang, vomit ses libérateurs, ou que ce soit avec Ben Laden, leur agent très spécial dans la lutte contre le communisme... Actuellement, alors qu'ils s'apprêtent à contrôler le pays pour un temps indéfini et à faire main basse sur le pétrole irakien, au grand dam des Européens, ils sont rappelés à l'ordre par celui qui paraît bien un émule de l'ayatollah Khomeiny et qui a demandé qu'on laisse l'Irak aux Irakiens. Pour l'instant, c'est dit poliment. Mais les Américains, vu leur expérience iranienne, devraient suffisamment connaître les chiites pour savoir que ce ne sont pas des plaisantins. Moi je les connais bien, vu que mon père était chiite, lui-même athée, mais entouré de «vrais croyants». Les chiites sont considérés comme les révolutionnaires du monde musulman. Ils ont le devoir de se révolter contre le tyran, même si cela doit leur coûter la vie. Leur modèle, c'est l'imam Hu