Nous sommes tous des animaux égaux entre eux. De la coccinelle posée sur sa marguerite à Einstein dans son labo, total respect. Les végétaliens appellent cet étrange concept l'antispécisme, en réaction à ce qu'ils nomment eux-mêmes le spécisme, c'est-à-dire la discrimination fondée sur l'espèce : un mouvement mieux implanté chez les Anglo-Saxons mais encore confidentiel en France.
«Nous militons pour la reconnaissance des droits fondamentaux (droit à la vie, droit à ne pas subir de torture, droit à la liberté) à l'ensemble des êtres sensibles, explique l'un des organisateurs de la Veggie Pride, Dominic Hofbauer. Comme les animaux humains, ils ont la capacité de souffrir de la douleur physique et de la privation de liberté. Et manifestent un attachement à leur propre vie.» Les animaux, en effet, ne se suicident pas. Les antispécistes récusent le «présupposé religieux» selon lequel «l'être humain serait d'essence divine et aurait fait l'objet d'une création séparée afin de soumettre la nature et dominer le monde».
Ethique. Les animaux sont donc élevés au statut d'«individus», à en croire l'un des ouvrages fondateurs de ce mouvement, la Libération animale de Peter Singer, sorti en 1974 et traduit en France en 1993. La condition animale y est abordée comme une question éthique, l'auteur n'hésitant pas à la comparer à l'esclavage des Noirs américains ou à la condition féminine. Une question qui a mobilisé des intellectuels, des artistes, des scientifiques autrement plus sérieux, e