Eindhoven (Pays-Bas) envoyée spéciale
Le frigo est garni, les vases fleuris, et les lits sont faits. Dans quelques jours, le vaste quatre pièces, situé à Eindhoven sur le campus des laboratoires de recherche de Philips, va recevoir une nouvelle fournée d'occupants. En couple, avec ou sans enfants, ou encore célibataires, ils vont vivre quelques jours ou quelques heures, isolés du monde, pour un Loft Story version techno : 34 caméras et 24 micros scrutent en permanence les pensionnaires de l'appartement, y compris dans les chambres et salle de bains. But de l'opération, observer comment des gens ordinaires réagissent face à de nouveaux objets ou systèmes communicants. La première réaction des locataires, «c'est de retourner tous les objets et regarder sous le lit, pour voir ce qui se cache dessous», raconte Boris de Ruyter, responsable du HomeLab. Ensuite, comme dans le loft télé, ils oublient qu'ils sont épiés en permanence.
Intelligence ambiante. Pour que l'immersion soit totale, les occupants sont confinés : «Ils nous dressent la liste et nous faisons les courses pour remplir le frigo», explique Boris de Ruyter. Le reste du temps, une équipe de psychologues et de sociologues se relaie derrière une quinzaine d'écrans, dans la salle de contrôle planquée derrière un miroir sans tain qui la sépare du salon. Cinq observateurs décryptent en même temps les comportements, chacun concentré sur un aspect précis. «On vit une époque où l'électronique est si petite et si puissante qu'on