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Libération

Au centre du sommeil

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Insomnie, narcolepsie, somnambulisme, les troubles du sommeil touchent près de 30% des Français. Visite chez les serviteurs de Morphée.
publié le 24 mai 2003 à 23h07

La femme allume le dormotron, posé sur sa table de chevet. Dans la chambre, l'intensité de la lumière d'ambiance commence à baisser, tout comme la température. Sur le grand écran face à son lit, des images de paysages champêtres se succèdent, en alternance avec des photos de ses enfants. Des baffles diffusent une mélodie apaisante. Un quart d'heure plus tard, la femme dort paisiblement. A l'heure programmée sur le dormotron, son réveil sera facilité par un discret réchauffement de la pièce, et son éclairage progressif. Science fiction ? Futur pas si lointain, rétorque Damien Léger, médecin au centre de sommeil de l'Hôtel-Dieu (Paris). «Parmi les facteurs perturbateurs du sommeil, l'importance de l'environnement est souvent sous-estimée. Mais beaucoup de laboratoires de recherche s'intéressent à ces paramètres, pour mieux les contrôler», explique-t-il. Ainsi de la température. «Au moment de l'endormissement, il y a un switch. La fréquence cardiaque, le rythme respiratoire, et la température diminuent, comme si l'organisme se mettait en réserve d'énergie. Une baisse d'un degré de la température corporelle participe au signal du sommeil. Et on a pu montrer, par des caméras à infrarouges, que cette diminution se fait grâce à des échanges thermiques, au niveau des mains et des pieds.» Conclusions pratiques ? Pour s'endormir, mieux vaut un environnement pas trop chaud, quitte à enfiler des gants et des chaussettes pour accélérer la perte de chaleur. Pour les adeptes du pyjama, la