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Libération
Enquête

Poursuivies par un pénis électronique

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De cul ou de fric, le spam est pervers et vivace. Excédé par ces mails inopportuns, notre tandem a décidé de s'en débarrasser définitivement pour finalement, au bout d'une semaine de chasse exténuante, ouvrir une deuxième adresse, privée celle-là.
publié le 31 mai 2003 à 23h13

Le matin, en ouvrant sa boîte à mail, on regretterait presque de s'être absenté du bureau la nuit : plus de 200 messages au sein desquels on cherche en vain un courrier ami, un truc de boulot même. A la place, des séries de courriers évoquent de mystérieux expéditeurs : salvador_law86@cw.com, < xxx_date_73gmbv@aol.com etc. ça sent le «spam» et c'en est : en français courrier non sollicité ou pourriel. Très majoritairement dédiés au cul ou au fric, ces mailings se reproduisent comme des lapins. C'est d'ailleurs confirmé par les statistiques : en un an, les polluposteurs ont multiplié leur activité par deux jusqu'à monopoliser 10 % des ressources de certains fournisseurs d'accès à l'Internet et... 45 % du courrier électronique. Par mollesse ou lassitude, on laissait faire, jusqu'à ce lundi où la colère éclata : pas de raison de supporter ça. Récit d'une semaine de chasse au spam.

Lundi, le départ en croisade

Il faut avoir été poursuivi par un pénis électronique pour comprendre l'urgence de notre croisade. Comme tous les jours, on est assailli par une bonne vingtaine de messages encourageants sur le thème «toi aussi, sois celui dont tout le monde parle». Grâce à l'«herbal virility», dont elle assure la promotion, une dénommée Gina se fait fort de nous allonger le pénis jusqu'à 7-8-9 voire même 10 pouces. La différence est de taille pour un organe dont elle estime la longueur moyenne aux environs de 6 pouces. Ce qui, d'après Philip, auteur d'un autre mail, serait notoirement insuf