Pas besoin de décodeur pour se rendre compte que ça n'a pas l'air d'aller fort, Canal +. «Canal Moins, Banal Plus», pourrait dire le spirituel Jean-Pierre Raffarin. Avant, quand on regardait Canal +, on ne regardait pas la télévision. Maintenant, quand on regarde la télévision, on ne regarde pas Canal +. C'est la stratégie des dirigeants qui est de plus en plus cryptée. Il faut dire que le groupe est tellement endetté que ça limite les perspectives. Avant, la chaîne était si à la mode qu'elle était la chouchou du paysage audiovisuel au point que le Festival de Cannes semblait n'être qu'une fête de Canal un peu plus longue que les autres. Mais c'est comme s'il y avait eu overdose de poudre aux yeux. La chaîne doit même se désengager du cinéma, si bien qu'à la prochaine cérémonie des Césars, le cinéma français va finir par lui dire : «Ceux qui vont mourir ne te saluent pas.» C'est navrant d'avoir dépensé tellement d'argent pour qu'on ne puisse pas pirater les décodeurs alors qu'on arrive au même résultat rien qu'avec des économies sur les programmes et les talents. Il suffisait d'y penser : qui piraterait Canal aujourd'hui ? La chaîne renoue avec ses origines, moins gaiement toutefois. Voici que ça redevient une télé expérimentale (mais les expériences loupent, maintenant). Canal doit même quitter ses orgueilleux locaux pour déménager dans ceux d'AXA : parions qu'ils seront moins glamour sans que ça donne aucune assurance quant à la satisfaction des abonnés.
La mondialisation a