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Libération

Un robot à la page

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Née en Suisse et installée à Stanford en 2002, la petite merveille numérise 1200 pages à l'heure. Unique au monde.
publié le 21 juin 2003 à 23h31
(mis à jour le 21 juin 2003 à 23h31)

Pouvait-il naître ailleurs, cet étonnant robot, que dans le berceau de l'horlogerie suisse, au bord du lac de Neuchâtel ? La machine à tourner les pages a été conçue à Saint-Aubin, dans une ancienne manufacture de pendules. Volumineuse, elle ressemble à une photocopieuse, équipée de scanners et commandée par des ordinateurs. Quand on pose un livre sur sa platine, elle le soupèse, mesure son épaisseur et celle de ses pages, se l'approprie pour le photographier. Une soufflerie aspire la page à tourner.

L'engin est capable de numériser 1 200 pages à l'heure, quand l'homme fait au maximum du 300 pages. Il a été conçu par deux ingénieurs finauds, qui voulaient profiter de la bulle Internet. «Il y avait peu de livres dans la masse des contenus mis en ligne. Nous avons mené un audit, notamment auprès des bibliothèques», raconte Ivo Iossiger, cofondateur et PDG de la société 4DigitalBooks.

L'idée du «page-turner» était à peine ébauchée dans la masse des brevets. «On est partis de là où d'autres s'étaient arrêtés, poursuit Ivo Iossiger. Un inventeur avait déposé un brevet de machine à tourner les pages destinée aux handicapés. Nous voulions faire plus performant...»

En 2001, un prototype est sur pied. L'IMD (International Institute for Management Development) de Lausanne leur décerne le label de la meilleure start-up de l'année. A la clé, un voyage dans la Silicon Valley. Ils y rencontrent leur premier client, le directeur de la bibliothèque de l'université Stanford, Michael A. Keller.