Menu
Libération
Interview

La question de la hiérarchie scolaire est au coeur de la crise actuelle

Article réservé aux abonnés
publié le 6 septembre 2003 à 0h52

Vous organisez à la Sorbonne un colloque consacré à «la crise de la culture scolaire». Jusque-là, le sujet faisait l'objet d'affrontements épiques entre «républicains» et «pédagogues» ­ les premiers réputés engoncés dans une posture passéiste de défense des savoirs, les seconds présentés comme les tenants d'une école oublieuse du patrimoine. Or vous avez réussi à mettre des chercheurs de tous bords autour de la table. Ce colloque symbolise-t-il la réconciliation des «pédagogues» et des «républicains» ?

Denis Kambouchner. La réconciliation, il n'est pas en notre pouvoir de l'organiser. Mais le simple fait que des personnes qui défendent des options intellectuelles très différentes aient accepté de participer à cette rencontre est intéressant... et encourageant. Personnellement, j'ai toujours gardé une réserve par rapport à cette division. Elle doit beaucoup à une polarisation médiatique sur quelques figures, qui a contribué à figer les positions. Ces positions correspondent certes à des tendances et à des préoccupations différentes, mais on les a caricaturées.

François Jacquet-Francillon. Nous voulons faire droit aux nuances : ce colloque exprime notre refus de nous laisser enfermer dans cette opposition. D'ailleurs, je n'ai jamais voulu me laisser identifier à un bord ou à l'autre.

Comment cette rencontre est-elle née ?

F.J.-F. L'idée est de Denis, le titre de moi. Nous partagions, avec d'autres collègues, un constat : les discours sur l'éducation sont à reconstruire et les phil