Vous organisez à la Sorbonne un colloque consacré à «la crise de la culture scolaire». Jusque-là, le sujet faisait l'objet d'affrontements épiques entre «républicains» et «pédagogues» les premiers réputés engoncés dans une posture passéiste de défense des savoirs, les seconds présentés comme les tenants d'une école oublieuse du patrimoine. Or vous avez réussi à mettre des chercheurs de tous bords autour de la table. Ce colloque symbolise-t-il la réconciliation des «pédagogues» et des «républicains» ?
Denis Kambouchner. La réconciliation, il n'est pas en notre pouvoir de l'organiser. Mais le simple fait que des personnes qui défendent des options intellectuelles très différentes aient accepté de participer à cette rencontre est intéressant... et encourageant. Personnellement, j'ai toujours gardé une réserve par rapport à cette division. Elle doit beaucoup à une polarisation médiatique sur quelques figures, qui a contribué à figer les positions. Ces positions correspondent certes à des tendances et à des préoccupations différentes, mais on les a caricaturées.
François Jacquet-Francillon. Nous voulons faire droit aux nuances : ce colloque exprime notre refus de nous laisser enfermer dans cette opposition. D'ailleurs, je n'ai jamais voulu me laisser identifier à un bord ou à l'autre.
Comment cette rencontre est-elle née ?
F.J.-F. L'idée est de Denis, le titre de moi. Nous partagions, avec d'autres collègues, un constat : les discours sur l'éducation sont à reconstruire et les phil