La volonté de Jacques Chirac de baisser coûte que coûte les impôts provoque un certain désordre dans la vie politique. Démagogiquement parlant, la mesure semble inattaquable. Il s'agirait, pour le Président qui avait annoncé 30 % de baisse durant son quinquennat, de tenir sa promesse. Mais baisser de 3 % par an n'est pas la moitié de ce qu'il faudrait pour arriver à ce résultat, et, surtout, si on avait eu besoin de quelqu'un qui fasse ce qu'il avait dit, on n'aurait jamais élu Jacques Chirac (on avait Lionel Jospin sous la main). Tenir ses promesses, pour l'actuel président qui a fait avec succès toute sa carrière en les reniant, ce serait comme un acte de trahison. Ça devrait lui valoir la Haute Cour. Il pourrait toujours plaider la folie, mais elle aussi est passible de destitution. Les socialistes, pour leur part, sont sur l'idée théoriquement on ne peut plus justifiée que les impôts sont le support de la démocratie, qu'ils sont synonymes de justice et de bonheur, et que la véritable devise de la France est «Liberté, Egalité, Impôts». Comme ce ne sont pas que des imbéciles, ils se rendent pourtant compte que, pratiquement, ce n'est pas juste en s'opposant à la baisse des prélèvements directs qu'ils provoqueront un raz-de-marée électoral en leur faveur. Selon leur analyse, cette baisse annonce en réalité une hausse après les régionales. Mais s'ils aiment tant les impôts, cette augmentation à venir devrait leur sembler une bonne nouvelle, non ? Il semble curieusement que p
Impôts = justice = bonheur
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par Mathieu Lindon
publié le 13 septembre 2003 à 0h58
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