Dominique Baudis innocent, il ne manquait plus que ça. On imagine son soulagement et celui de ses proches, la honte de ses accusateurs, mais la vérité est que, pour ceux qui n'étaient que lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, le principal sentiment provoqué par l'aveu du mensonge de Fanny est la déception. Le chantre de l'antipornographie pris dans une affaire de moeurs, sans parler d'assassinats, c'était trop cool. Quel crève-coeur de devoir y renoncer. Ça laisse un sentiment d'inachevé, un scandale sexuel qui se termine précocement, en queue de boudin. C'est comme si on apprenait maintenant que Marie Trintignant était morte d'une appendicite. L'affaire Alègre ne risque-t-elle pas de retomber dans la discrétion qui la caractérisa, de simples meurtres de prostituées ne valant manifestement pas que la justice et la police toulousaines s'en mêlent ? Voici que sa femme assure que Dominique Baudis n'a pas découché une seule nuit en vingt-deux ans de vie commune. De méchantes langues diraient que ça ne lui donne pas une compétence extraordinaire pour s'intéresser au porno, mais ce sont les mêmes qui pointaient son hypocrisie quand on le soupçonnait d'avoir participé à des soirées sado-masochistes et barbares. Incompétent ou hypocrite, ce sont les qualificatifs péjoratifs que s'attirent les censeurs, alors qu'on devrait d'autant plus respecter leur vocation que ce n'est pas un boulot gratifiant.
Il faut reconnaître que sa propre défense n'a pas toujours joué en faveur du présiden