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Libération

Quelques lettres à pas mal de monde

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par Laurence COSSE
publié le 27 septembre 2003 à 1h09

Samedi

Petit feu

Grand beau temps sur la France entière. Tout le monde va bras et jambes nus, à Nancy. Sous le chapiteau du «Livre sur la place», les écrivains et les curieux cuisent à petit feu. (Les lecteurs sont chez eux, à lire au frais).

«C'est pas normal», grommellent les badauds. On ne va quand même pas repartir pour un nouveau mois de canicule. Et pourquoi pas ? Hein ? Avec ces trous qu'ils ont faits dans la couche d'ozone...

Ainsi naissent les romans. Il serait une fois un mois de septembre au cours duquel, à partir du 15, il fit de plus en plus chaud. Les Français ­ et avec eux tous les Européens ­ mirent une bonne quinzaine de jours à comprendre ce qui se passait. Mais ils durent se rendre à l'évidence, on était passé de 30 à 35 °C, puis 38 °C, 41 °C à Orange, 42 °C à Montauban, le pays entier tirait la langue : le temps était parti en marche arrière. «D'où vous est venue l'idée de ce roman ?», demandent souvent les journalistes. C'est bien simple, de la réalité, de l'ordinaire des jours et des choses, de l'inépuisable incongruité du quotidien.

Dimanche

Vénération

Nancy toujours. Teresa Cremisi, la dame brune de la maison Gallimard, cornaque sa demi-douzaine de poulains. «Vous avez de la chance, vous les auteurs français, dit-elle au détour d'un déjeuner à l'ombre, en France, on vénère les écrivains. ­ Ah bon ? Plus qu'ailleurs ? En Italie, par exemple, c'est différent ? ­ C'est le jour et la nuit. Là-bas, si vous dites : "Mon mari est écrivain", on murmurera : Poverino.