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Libération
Critique

Sylvian, héros romantique

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publié le 27 septembre 2003 à 1h09

A son dernier passage à Paris, David Sylvian était entouré d'un groupe de requins frimeurs dont les plans «progressifs» semblaient le mettre lui-même mal à l'aise. Il ne devrait pas en être de même samedi soir à la Cigale.

Depuis ce décevant concert à la Mutualité, l'ancien chanteur de Japan, héros romantique d'un précieux spleen pop, a fondé sa propre maison de disques, Samadhisound, sur lequel il vient de faire paraître un de ses disques les plus personnels depuis l'émouvant Secrets of the Beehive de 1987. Un album dont la nudité et l'extrême désolation évoquent en bien des points le dernier disque d'un autre grand chanteur des années 80, Mark Hollis.

La plupart du temps seul à la guitare ou accompagné de grésillements électroniques automnaux, David Sylvian est rejoint pour quelques titres par le guitariste de jazz d'avant-garde Derek Bailey ou par l'un des mentors de l'electronica contemporaine, Christian Fennesz. C'est d'ailleurs avec l'Autrichien, dont le travail l'a manifestement grandement influencé, que le compositeur de la musique de Furyo signe le titre le plus émouvant d'un album à la douloureuse fragilité, A Fire in the Forest. Pour de mystérieuses raisons, Blemish n'est pas encore distribué officiellement en France, même si on le trouve en «import» dans plusieurs magasins et en vente par correspondance sur le site du chanteur (www.davidsylvian.com).

Le concert de samedi s'annonce pour sa part aussi dépouillé que l'album. Seuls deux musiciens seront présents sur scè