Menu
Libération

Et si Juppé se vengeait ?

Article réservé aux abonnés
publié le 4 octobre 2003 à 1h14

L'intelligence d'Alain Juppé, c'est comme l'honnêteté de Lionel Jospin, un fardeau qui lui colle à la peau, un handicap insurmontable en termes de popularité. Aujourd'hui que le procès des emplois fictifs du RPR remet au centre de l'actualité l'actuel président de l'UMP, tout le monde revient sur la personnalité du protégé de Jacques Chirac et sa peu commune fidélité à son mentor. On emploie parfois l'expression «parti gaulliste» pour désigner le RPR, comme pour bien montrer l'anachronique acharnement des juges à s'attaquer à la défunte formation tant cette périphrase, déjà douteuse pour le RPR, n'a plus rien à voir avec l'UMP. Le procès est loin de susciter le même intérêt que l'affaire Baudis. En vérité, il n'y a que le résultat qui compte. Mais on ne peut s'empêcher de penser que le ministère de la Justice est bien tenu et que, dans cette affaire, Alain Juppé risque moins que ses juges. Au pire, si on ne peut entièrement faire fi des faits et des témoignages, il sera peut-être condamné à une peine d'inéligibilité. Pour quelqu'un comme lui, ce n'est pas le pire, ça n'est pas trop sa tasse de thé, les élections. Et si par extraordinaire il va en prison, ça le rendra un peu populaire, on est tout prêt à le regretter (l'aimer, c'est trop). Mais si Alain Juppé est mis complètement hors de cause, il serait étonnant que ça provoque dans les médias la même gêne que quand c'est arrivé à Dominique Baudis. La presse applaudirait alors plutôt les prouesses des avocats et des magistra