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Libération
Interview

«Il y a de l'amour dans les robots»

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publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Tokyo de notre correspondant

Takuya Matsui, 34 ans, président du laboratoire Flower Robotics, société fondée en 2001, est, de l'avis des experts nippons, le designer de robots le plus doué du moment. Né en 1969, diplômé de l'université d'art de Tokyo, de l'Ecole nationale supérieure de création industrielle de Paris, il a d'abord travaillé pendant cinq ans (1991-1996) aux côtés du célèbre architecte Kenzo Tange, puis chez Lotus France (IBM) en 1998, avant de rejoindre à Tokyo le laboratoire de robotique de l'Agence pour la science et la technologie (JSTC). Chercheur durant trois ans au sein du Kitano Project, un ambitieux programme de recherche, il a créé sept robots très remarqués. Dont «la fille fleur» Posy, Pino (Pinocchio robotisé), Platina et Palette pour Louis Vuitton Japon. Il a exposé à la Biennale de Venise, au MoMA de New York et au Festival des arts électroniques de Linz (Autriche).

Vote société s'appelle Flower Robotics. Existerait-il un lien entre une fleur et un robot ?

Les robots sont des fleurs. Comme elles, ils ont une âme. Au Japon, nous aimons les fleurs. Nous les admirons. Nous leur donnons l'eau dont elles ont besoin. Nous leur parlons et leur disons «je t'aime». S'il n'y a pas d'interactivité entre l'humain et la fleur, celle-ci fane et meurt. La démarche est la même avec un robot. Et la technologie en général. Dans l'histoire de l'humanité, la technologie a souvent abouti à la fabrication d'armes sophistiquées et à la guerre. Les progrès technologiques on