Le port du string à l'école est-il une atteinte à la laïcité ? Complique-t-il ou simplifie-t-il le délicat pro blème du voile ? ll l'éclaire en en montrant mieux les enjeux. «Ni string ni voile» est la version lycéenne du désormais fameux «Ni putes ni soumises». C'est-à-dire que, greffé sur la question de la laïcité, c'est en réalité le problème de la condition féminine qui se pose. L'ostentation du voile comme symbole religieux indigne surtout parce qu'il se révèle une atteinte à la dignité de la femme. Mais qu'on estime que tout porte atteinte à la dignité de la femme (c'est le seul lien entre string et voile) pourrait être considéré en soi comme une atteinte à la dignité de la femme, car ça signifie aussi qu'on la trouve vraiment peu solide, cette dignité de la femme, vraiment peu évidente, si tout la met en danger. Si nos couturiers étaient de bons citoyens, depuis quinze ans que le problème se pose, ils auraient créé des voiles magnifiques qui seraient hyper à la mode et tout le monde porterait le nouveau voile d'Hermès ou d'Yves Saint-Laurent, sans parler du voile marin de Jean-Paul Gaultier. Au nom de l'égalité des sexes, les garçons également le mettraient (et le string aussi). Hors de leur aspect ravissant, on pourrait porter aussi un voile ou un string par solidarité, comme le roi du Danemark fit pour l'étoile jaune.
De même que Nicolas Sarkozy a instauré le délit de racolage passif pour les prostituées vêtues comme des putes, le port du voile relèverait du prosé ly