Samedi
L'Amérique selon Sharon Stone
Un dîner à Los Angeles. Elle est pâle. Elle a les yeux un peu creux. Les cheveux gris de sel, et très courts, sans doute pour les besoins d'un film. Elle est belle, évidemment. Mais avec quelque chose de sévère dans le regard, un charme à la fois distant et désinvolte cette façon, chez les stars hollywoodiennes d'aujourd'hui, d'être devenues comme étrangères à l'éclat de la lumière qu'elles dégagent. Elle s'appelle Sharon Stone. Et, après les banalités d'usage sur son nouveau bonheur d'être mère, l'adoption, la difficulté de vivre avec un reporter de guerre, elle me donne la description la plus précise, la plus juste, de l'état des esprits américains au temps de Bush et de Schwarzenegger. Il y a deux façons d'être citoyen de ce pays, me dit-elle. Il y a la façon néocon. Et puis il y a la façon de ceux qui, comme son ami Sean Penn, clament : «Not in our name !» faites votre sale guerre, mentez, trichez, confondez le business et la politique, mais pas en notre nom ! Que le monde, au moins, sache qu'il y a une autre Amérique, critique d'elle-même, indocile, fidèle au seul et beau mandat de penser, elle aussi, contre soi. Les actrices et les acteurs sont-ils les tenants lieu, aux USA, des «grandes consciences» européennes ?
Dimanche
Quand Saddam monologue
Voilà. Ce sont eux. Depuis le temps qu'il les attend. Américains ? Irakiens ? Si ce sont des Irakiens, il est perdu. Il fin