Chef d'un service d'exploration fonctionnelle ORL à l'hôpital Edouard-Herriot (Lyon) et chercheur, le Pr Lionel Collet dirige également un groupement de recherche du CNRS sur les prothèses auditives, qui regroupe cinq laboratoires de recherche et cinq industriels.
Combien de Français sont-ils concernés par les prothèses auditives ?
De plus en plus, du fait du vieillissement de la population ! Toutes causes confondues, 5 à 6 millions de personnes souffrent aujourd'hui de surdité en France. Au moins 4 millions d'entre elles pourraient être appareillées, seulement un million le sont effectivement. Une prothèse auditive, c'est avant tout un amplificateur de sons. Cette correction ne peut donc s'adresser qu'aux troubles de l'audition où l'oreille est encore fonctionnelle. C'est le cas dans la presbyacousie, affaiblissement des capacités auditives liées à l'âge. Avec le temps, les cellules de l'audition, qui sont des cellules ciliées situées dans l'oreille interne, se dégradent. A 70 ans, 25 % d'entre elles sont détruites, ainsi que la moitié des cellules spécialisées dans la discrimination des fréquences. Cela se traduit par une perte auditive surtout dans les aigus, avec gène lors des conversations et éventuellement acouphènes (bourdonnements d'oreille, ndlr).
Votre groupement de recherche a montré que les bénéfices des prothèses auditives allaient bien au-delà de la simple amélioration de l'audition ?
Oui, elles permettent notamment d'améliorer la mémoire et le confort sensoriel. E